vendredi 19 septembre 2008

Arbitrage, gros clubs et mauvaise foi


Les arbitres favorisent-ils Lyon ? Depuis le pénalty imaginaire sifflé à la dernière minute du match Nice-Lyon (2-3) de samedi dernier, les hommes en noir sont tiraillés dans tous les sens.

L'entraîneur niçois Frédéric Antonetti affirme que les Lyonnais ne seront jamais arbitrés de la même façon en Ligue des champions. Le Marseillais Mamadou Niang propose ironiquement de couronner dès maintenant Lyon. Les lyonnais répondent qu'ils méritaient de gagner et redoutent un arbitrage défavorable dans les matchs à venir. Même Gilles Veyssière, l'ancien arbitre international, s'y met en expliquant que ses confrères peuvent favoriser « inconsciemment » les gros clubs.

Les arbitres de Ligue 1, eux, font profil bas. Ils se cachent. On ne les voit dans les médias que pour faire leur mea culpa. C'est notamment le cas de Jean-Charles Cailleux qui a reconnu son erreur sur le dernier but lyonnais, mais pas sur les deux premiers.

Saint-Etienne, Bordeaux, Lyon étaient logés à la même enseigne

La polémique n'est pas nouvelle. Les Lyonnais la connaissent depuis quelques années. Dans les années soixante-dix, Saint-Etienne passait pour le chouchou des arbitres, avant que ce ne soit le tour des Bordelais dans les années quatre-vingt, puis Marseille dans la dernière décennie.

Michel Vautrot, légende de l'arbitrage français et aujourd'hui en retrait de la profession, doute de ce favoritisme. « J'entends la même chanson depuis que je suis dans l'arbitrage, affirme-t-il. Les grands clubs sont très médiatisés, ce qui donne une pression supplémentaire à l'arbitre. Il doit avoir une forte personnalité pour la subir et ne pas commetre d'erreurs. »

Il ajoute que les remontrances ne sont pas à sens unique. « Il faut dire aussi que les grands joueurs et les grandes équipes reprochent souvent aux arbitres de ne pas les protéger quand leurs rivaux sont prêts à tout pour compenser leur infériorité technique ».

A y regarder de plus près, on constate que les Lyonnais souffrent aussi d'injustices. La saison dernière en a connu de flagrantes : à Bordeaux, un ballon de Benzema rentre dans la cage puis ressort, le but n'est pas accordé. A Lens, un défenseur touche un ballon de la main dans la surface de réparation, le pénalty n'est pas sifflé. A Saint-Etienne, un but est refusé à Fred pour une position de hors-jeu qui n'existait pas... Les exemples sont nombreux et ne se distinguent pas des erreurs d'arbitrage favorables à Lyon.

A lire aussi sur ce blog les réactions après le match Nice-Lyon, une interview de Michel Vautrot, la critique des arbitres et ses conséquences ainsi qu'une histoire de corruption d'arbitres dénoncée par Michel Vautrot.

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