(Nicolas Sarkozy, ici en présence de François Fillon et du chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, à Paris le 16 septembre. Crédit photo: AFP)
«Le crime ne peut pas payer. Personne ne peut accepter cela.» Quelques heures après la libération des deux Français pris en otages par des pirates, Nicolas Sarkozy a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour mettre un terme à cette «industrie du crime».
Libérés dans la nuit de lundi à mardi
Cinq mois après l'opération de forces spéciales en Somalie contre les ravisseurs de l'équipage du voilier de luxe Ponant, les commandos marine ont libéré dans la nuit de lundi à mardi Jean-Yves Delanne et son épouse Bernadette, tous deux âgés de 60 ans, dont le voilier avait été attaqué le 2 septembre dans le Golfe d'Aden, au large de la Somalie.
Les otages ont été récupérés «sains et saufs», un pirate a été tué et six autres faits prisonniers dans l'opération, qui a mobilisé une frégate, Le Courbet, et des moyens de surveillance aérienne. Le Président a d'ailleurs remercié l'Allemagne et la Malaisie pour leur appui, sans préciser la nature de ce soutien.
Les prisonniers remis à la Somalie contre l'assurance d'une condamnation
Les prisonniers seront ramenés en France et ne seront remis aux autorités somaliennes que contre l'assurance qu'ils seront condamnés et purgeront leur peine, a précisé le président de la République. Comme pour les six pirates interpellés par les troupes françaises lors de l'opération menée en avril pour libérer les 30 otages du voilier de luxe Le Ponant, les six prisonniers de mardi devraient être déférés devant la justice française.
Le chef de l'Etat s'est toutefois déclaré ouvert à une discussion avec les autorités de Mogadiscio sur leur éventuel renvoi en Somalie, «dans la mesure stricte où nous serions certains que ces pirates seront jugés, condamnés et qu'ils effectueront leur peine». «Il n'y aura pas d'impunité», a-t-il martelé.
Un appel à la mobilisation internationale
Au delà de la libération du couple Delanne, Nicolas Sarkozy a souhaité que l'opération militaire de mardi constitue un «avertissement» pour les pirates qui ont fait de la zone au large de la Somalie les eaux les plus dangereuses du monde. Il a également lancé un «appel à la mobilisation de la communauté internationale».
«Le monde ne doit rester ni indifférent, ni passif [...] J'appelle les autres pays du monde à assumer leurs responsabilités comme la France vient de le faire à deux reprises», a-t-il dit, assurant que quelque 150 otages étaient actuellement aux mains des pirates somaliens.
«La France ne peut assumer seule» la surveillance de cette région maritime, a plaidé Nicolas Sarkozy, se déclarant favorable à la constitution d'une force de «police de mers» pour «sécuriser la zone» ainsi qu'à des «actions punitives» dont il s'est refusé à définir les objectifs.
Le projet sera évoqué lundi ou mardi à l'Onu
Le Président a indiqué que ce projet devrait être évoqué dès la semaine prochaine à New York lors de l'assemblée générale de l'Onu. D'ici là, un bâtiment de la Marine française doit commencer «l'accompagnement des bateaux qui traversent le golfe d'Aden», a-t-il annoncé. Nicolas Sarkozy sera lundi et mardi à New York pour l'assemblée générale de l'Onu.
A.D. (avec AFP et Reuters)