vendredi 19 septembre 2008

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Ne pas courir

Rien ne sert de courir. La carrière de champion de course à pied n’est promise qu’à une caste réduite de machines au mental d’acier et aux pieds creux. Au retour de sa journée de travail, le « joggeur » ne retrouve pas forcément sa dignité à courir comme un dérater au milieu des arbres.
Ceux qui préfèrent la solitude à la mauvaise compagnie éviteront les 7,4 millions de Français recensés par l’Observatoire des sports qui tournent en rond en short et en chaussures de singe. Mieux vaut également ne pas rentrer dans le lot des 900.000 personnes qui se blessent chaque année dans la pratique de leur sport.
Certes, le jogging n’atteint pas des niveaux de risques effrayants. Il permet d’échapper à la socialisation et à la convivialité. Mais rien oblige le véritable sportif à s'enfermer dans des parcs, protubérances de la grande marche de l’urbanisation. Ou dans des forêts, leurres d’une pseudo réconciliation avec la nature. Par ailleurs, les médecins déconseillent aux cardiaques de courir au bord du périphérique.
En cas de besoin intempestif d’effort de jambes, le tapis roulant intérieur se présente comme une solution incontournable. Pour aller l’acheter, il est possible d’éviter les joggeurs en utilisant la voiture ou les transports en commun.

Une forme athlétique, mais pas de plaisir

Depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, on assiste à une « médicalisation » des pratiques sportives, selon les historiens du sport. Alors que dans les années 1960 les politiques ont cherché à développer l'esprit de compétition pour récolter des médailles.
A partir des années 1970, le message a changé : « le sport, c'est la santé ». Les individus se sont rendus responsables de leur santé. Ils ont pratiqué un sport de manière préventive, pour éviter les maladies et vivre plus longtemps. Des campagnes remises au goût du jour ces dernières années avec le slogan « pratiquer 30 minutes de marche par jour permet de rester en bonne santé ».
« Dans le dernier gouvernement, le ministère des sports a été intégré au ministère de la santé », note Jacques Defrance, sociologue du sport, un brin sceptique. « Le sport est supposé aider à lutter contre le cholestérol et contre le cancer, les travaux le montre, mais il s'agit d'un facteur parmi d'autres, les choses sont plus compliquées », ajoute-t-il. Selon lui, « courir ne permet pas spécialement à l'individu de rester en bonne santé, mais cette activité permet de lui prouver qu'il est en bonne santé, de se rassurer ».
La quête de la vie éternelle passerait presque devant le plaisir. « Quand le sport était obligatoire à l'école, on découvrait des disciplines et les sensations qui vont avec. Puis à l'adolescence vous pratiquiez ce sport en club parce que cela vous plaisait, pas parce que vous étiez obèse », se souvient l'historien du sport Pierre Arnaud.

« Pour avoir un bienfait sur la santé, il faut courir deux à trois fois par semaine »

Interview de Jean-Louis Peroux, médecin du sport spécialisé en rhumatologie et en podologie à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.


Le jogging est-il bénéfique pour la santé ?

- L’exercice physique est un médicament contre la térosclérose, la démence scénile, le cancer du colon, le cancer de la prostate, etc… L’effort physique en général a des conséquences bénéfiques sur la santé. Cela peut être la natation, cela peut être un match de foot. Mais un rythme d'une fois par semaine ne suffit pas.


A quelle fréquence faut il pratiquer le jogging pour que ce soit efficace ?


- Pour avoir un bienfait, comme tous les autres sports, deux à trois fois par semaine. Un non-compétiteur peut adopter la tranche américaine : trois quart d’heure. Ou une petite heure. Sinon cela ne sert qu’à se détendre. Donc à pas grand chose.
D’ailleurs au dernier congrès de diabétologie, il a été démontré qu’il fallait courir deux cent minutes par semaine. En aérobie, c’est à dire, en endurance, doucement. Mais c’est pareil pour la natation, si vous aller nager, c’est trois fois par semaine.

Est-il préférable de courir trois fois une heure par semaine plutôt qu’une seule fois 180 minutes ?

Les joggeurs du dimanche se détendent mais ne progressent pas sur le plan cardio-vasculaire, VO2 max (la consommation maximale d'oxygène) , et musculaire. Ils courent une heure. C’est toujours positif, mais s’ils pensent maigrir ils se trompent et s’ils pensent progresser, ils se trompent également.

Pratiquer un sport au grand air est-il plus bénéfique que de le pratiquer enfermé ?

Il n’y a pas de différences majeures. Au grand air, vous bénéficiez de l’oxygénation plus importante, de moins de poussières, sauf si vous courez le long d’un périphérique ou place de la Concorde à Paris. Il ne faut pas courir en ville. Dans un parc urbain, où le taux de poussière est moindre, cela convient. Dans un endroit clos, certaines poussières sont invisibles à l’œil nu.
Mais fondamentalement, les différences sont minces. A part le bien-être procuré par la beauté des arbres et la respiration un air tout de même moins chargé de polluants et de poussières.

La course à pied peut-elle être dangereuse pour la santé ?

On en bave tout même sur le marathon, c’est tout même une course un peu extra-physiologique. Par sa durée, sa longueur. Les plus de 50 ans vont puiser dans leurs réserves sur les dix derniers kilomètres. Les douleurs tendineuses et articulaires qu'ils ressentent ne sont que la partie submergée de l’iceberg. Ils ne voient pas tout ce que cela impose comme effort pour l’organisme. Alors ne parlons pas des 100km, des tours du Mont-Blanc,etc..
Des études américaines ont montré que l’homme était fait pour accomplir deux heures et demie d’efforts consécutives. Ceux qui courent le marathon en deux heures et demi rentrent parfaitement dans ce laps de temps. Au delà, il y a toujours une petite dette à payer.
Je suis opposé aux raids ou autres marathon des sables, où ceux qui y participent veulent probablement se prouver quelque chose. Leur activité est extra-extra-physiologique, au delà des limites supportées par l’organisme.

Et pour le simple « joggeur » ?


Courir deux ou trois fois par semaine ne représente aucun danger. Surtout avec les chaussures vendues de nos jours. Les coureurs bénéficient de chaussures quasiment orthopédiques, grâce aux progrès réalisés. Elles sont amorties, elles permettent une stabilité et un contrôle du mouvement du pied. Car le pied effectue un mouvement de rock’n’roll. A condition, seulement, d’y mettre le prix ! A partir de 90 euros, on peut avoir de bonnes chaussures.

Les cadres échappent à leur cancer en courant, les gamins jouent à la console

« Les enfants de moins de 13 ans ne courent plus du tout », regrette-t-on à la Fédération Française d'athlétisme, lors des inscriptions de la rentrée 2008-2009. «Les enfants passent leur temps à jouer aux jeux vidéo et à regarder la télévision, plutôt que de s'amuser à l'extérieur», ajoute l'institution.
La course est devenue un sport de loisirs. Les membres de la FFA viennent en club une ou deux fois dans la semaine et participent de moins en moins aux compétitions.
La tranche d'âge la plus représentée est celle des plus de 40 ans. Cette catégorie des vétérans remportent le plus de médailles lors des championnats. « Le vieillissement des athlètes se répercute sur les scores des grandes compétitions », notamment lors des derniers Jeux Olympiques de Pékin. Seul notre compatriote Mahiedine Mekhissi-Banabbad a récolté une médaille dans cette discipline, en argent.

Le jogging, 5e sport le plus pratiqué

Pierre Arnaud, créateur de l'histoire du sport hexagonal, explique le succès de la course hors club notamment, « parce qu'à partir d'un certain âge, faute de pouvoir participer aux compétitions, vous n'intéressez plus personne ». La France a renoncé à battre des records. Mais pas à se dandiner au rythme de son souffle dans les parcs et les forêts le dimanche.
Le pays compte 7,3 millions de coureurs, qu'ils soient occasionnels ou inscrits en clubs, selon l'Observatoire des sports. Si la plupart d'entre eux courent moins d'une fois par semaine, il s'agit du cinquième sport le plus pratiqué, derrière le vélo (20,3 millions), la natation (17,3 millions), la pétanque et le bowling (10,1 millions).
« Depuis 20 ans on assiste à une hausse très sensible de la pratique de la course à pied », indique Patrick Mignon, directeur du laboratoire de sociologie de l'Insep (l'Institut national du sport).

Montée de l'individualisme

Le succès du jogging illustre-t-il l'individualisation croissante de la société ? Pour Jacques Defrance, sociologue du sport, le joggeur symbolise « l'individu dynamique et en bonne santé ».
Une image récupérée par le président de la République, promoteur du libéralisme, de la concurrence et de l'individualisme, selon lui. Notamment quand il mouillait le maillot devant les caméras dans les rues de New York ou dans le bois de Vincennes avec François Fillon.
Selon Jacques Defrance, les cadres, qui cherchent à renvoyer une « image sportive » d'eux-mêmes contribuent à alimenter la symbolique individualiste du sport. Leur rythme est « plus fréquent » que les autres catégories sociales.
Après avoir été importé de la côte ouest des Etats-Unis, le jogging s'est développé en France dans les années 1980. Un phénomène qui correspond à l'apparition de figures modèles issues du monde de l'entreprise comme Paul Loup Sulizer ou Bernard Tapie.
Toutefois, l'historien du sport, Thierry Terret rappelle que « de nombreux coureurs se retrouvent le dimanche à 4 ou 5 pour aller courir sur 10 kilomètres », ce qui n'illustre pas une pratique individualiste de la discipline.

L'art du jogging au parc Montsouris de Paris

Bouygues passe à l'offensive sur Internet

Le 20 octobre, un nouvel acteur fera son apparition sur le marché de l'ADSL. Bouygues Telecom lancera à cette occasion sa Bbox. Un concurrent de plus en cette période de concentration où Neuf Telecom a été racheté par SFR et Alice par Free.

L'offre ADSL de Bouygues Telecom proposera notamment à ses abonnés de la téléphonie mobile six heures d'appels de leur téléphone fixe vers les mobiles pour dix euros par mois. Une offre inédite sur le marché. Free espèrant décrocher prochainement la quatrième licence de téléphonie mobile, Bouygues s'attache déjà à retenir sa clientèle. Offensif au premier abord, le lancement de cette offre ADSL serait finalement le signe d'une stratégie défensive.


Le retard accumulé face à la concurrence soulève de nombreuses interrogations. Le Fournisseur d'Accès Internet mettra à disposition des offres haut débit limitées à 20 mega alors que Free et Orange continuent d'étendre leur couverture de fibre optique dont le débit devraient froler les 100 mega.Franck Abihssira, le directeur FAI grand public du groupe, reconnaît que tout le monde ne pourra pas bénéficier de cette offre. Seuls « 50% des ménages français et 60% des abonnés Bouygues Telecom » seront en mesure d'y accéder.


Malgré l'arrivée prochaine d'offres dédiées aux entreprises et à la grande distribution, l'opérateur souhaite consolider son panel de clients. Franck Abihssira le confirme : « Nous ne ciblons pas les early adopters, mais en priorité nos 10 millions de clients grand public. » Bouygues se lance dans la grande bataille de l'Internet avec prudence, l'heure de la conquête n'a pas encore sonné.


Laurent MAURICE