vendredi 19 septembre 2008

Sénatoriales: des élections sans suspense

A droite toute! Telle est la règle qui prévaut lorsqu'il s'agit de renouveller nos bon vieux sénateurs ! Et cette année encore, l'alternance à gauche ne devrait pas être de mise. Dimanche prochain, 114 sièges sont remis en jeu, dont ceux d'Ille-et-Vilaine, du Finistère, du Calvados et des Côtes-d'Armor. Sans remettre en cause l'inamovible majorité de droite sur la Haute Assemblée, le PS, fort de ses victoires aux dernières municipales, cantonales et régionales devrait toutefois enregistrer une légère progression, entre 10 et 15 sièges grand maximum.

« Déni de démocratie »

Déjà sûre de perdre les élections, la gauche voit dans cette situation un « déni de démocratie » alors qu'elle contrôle 20 régions sur 22, la majorité des départements et 58,5% des villes de plus de 30.000 habitants. « Le PS aurait dû être majoritaire dimanche soir, et ce ne sera pas le cas », se désespère Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat, lors d'une interview réalisée par le Nouvelobs.com. « Cela est dû au mode de scrutin du Sénat, que la majorité n'a pas voulu réformer ».
En effet, celui-ci assure une majorité à la droite grâce à une surreprésentation des grands électeurs issus des communes rurales. « En l'absence de suspense véritable, le principal enjeu de ces élections porte sur le nom du prochain président du Sénat » rappelle Pierre-Marie Giard, ancien attaché parlementaire affilié à l'UMP. La succession de Christian Poncelet au « plateau » (équivalent sénatorial du perchoir de l'Assemblée) est disputée par Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher.
Un manque d'intérêt

Le déroulement sans suprise de ce scrutin explique certainement pourquoi les Français ne sont majoritairement pas intéressés par ces élections. Selon un sondage Ifop-Profession Politique, 74% des personnes interrogées ne se sentent « pas concernés » par ces élections (contre 24% qui se sentent concernés). 2% déclarent même « ne pas savoir que ces élections doivent se dérouler ».

Charles Cohen

Aucun commentaire: