mercredi 17 septembre 2008

Lyon, la dernière chance des clubs français


Ceux qu'on attendait au tournant ne sont finalement pas arrivés. Les promesses, les espoirs, Marseille et Bordeaux ne les ont pas tenues hier soir. Tout repose maintenant sur Lyon pour sauver l'honneur français. Mettons de côté leurs trois points contestés et cette polémique vaine autour des arbitres. Redevenons un peu chauvins. Essayons d'y croire.


“Il n'y a pas de réel écart entre les deux équipes” commente Benjamin Dodman, journaliste-web à France 24 et fervent supporter de la Fiorentina “ Elles se valent en terme de jouers. Mais la Viola n'as pas encore conscience de son potentiel et Lyon a surtout l'expérience. Peut-être que l'équipe italienne n'est pas prête. C'est un peu tôt pour eux.”

Dans le Groupe F, l'OL apparaît en effet comme le favori et la Fiorentina reste l'outsider.

Même Juninho veut y croire: “Ce serait un rêve d'aller plus loin. Mon rêve c'est de la gagner (...) Ce serait tellement grand. Je pourrais terminer ma carrière là-dessus” confie-t-il au site du Progrès


Lyon saura t-il rugir face à la Viola?

On ne peut évidemment pas compter que sur Benzema pour l'aider. Il faudrait que Cris retrouve tout ce qui fait sa patte aussi. Et puis il y a aussi cette curieuse histoire autour du défenseur John Mensah. Annoncé comme étant atteint d'une gastro entérite dans la journée d'hier, le club a fini par avouer la vérité: le jouer ghanéen aurait été mis en garde à vue dans la nuit de dimanche à lundi suite à une altercation avec des policiers. Il serait pourtant retenu dans l'équipe qui affrontera la Viola au stade de Gerland.


Face aux qualités de l'équipe adverse, Claude Puel, l'entraîneur de l'OL, reconnaît qu'il en a bien besoin.
“ Elle possède des individualités offensives à l'image de Mutu et Gilardino. Celui-ci est un petit peu truqueur mais ça, c'est normal. Au final, c'est une équipe complète capable faire du jeu et d'être dangereuse en contres. Capable de bien jouer aussi bien à domicile qu'à l'extérieur. Il ne faudra pas s'attendre à des cadeaux de la part des Italiens.” analyse-t-il dans une interview accordée à l'Equipe.

“Il y a eu beaucoup de changements dans l'équipe florentine cette année, elle a notamment perdu Ujfalusi. Nous verrons sûrement un jeu très défensif dès le début pour les italiens. En plus il faut savoir que leur entraîneur Cesare Prandelli est très connu au pays pour sa bonne disposition des joueurs et sa préparation mentale.” assure de son côté le supporter de la Viola, Benjamin Dodman.


Les Olympiens devront donc savoir défaire ces quelques atouts adverses pour prouver que le Lyon n' a rien perdu de sa renommée... ce que malheureusement n'ont pu faire l'OM ni Bordeaux.


Fichier Edvige: le bras de fer continue


Une dizaine de recours en annulation au Conseil d'Etat et 130 000 signatures d'opposition en deux mois, c'est beaucoup pour un seul texte réglementaire ! C'est pourtant le tollé que suscite aujourd'hui le décret instituant le fichier Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) qui autorise les policiers à collecter des informations sur toute personne « susceptible de porter atteinte à l'ordre public », dès l'âge de 13 ans, ainsi que sur les responsables politiques et syndicaux.

La ministre française de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui mène cette semaine une concertation pour tenter de clore la polémique, a affirmé ce matin sur RTL que le texte serait rédigé différemment mais pas changé sur le fond. Seule modification lourde qu'elle a garanti d'introduire: la mise en place d'un « droit à l'oubli » pour les personnes ayant commis des infractions à un jeune âge « et qui se comportent bien par la suite », après un délai qui reste à définir. Selon plusieurs sources, les données relatives à l'état de santé ainsi qu'à l'orientation sexuelle pourraient également disparaître, ainsi que la mention « atteinte à l'ordre public », remplacée par une référence à « l'atteinte à la sécurité publique, aux personnes et aux biens ».

« Non à Edvige »

Malgré ces aménagements, le collectif « Non à Edvige », composé d'environ 800 associations, milite toujours pour l'abrogation du décret créant le fichier. Une journée de mobilisation est prévue le 16 octobre, pour la Sainte-Edwige. « Nous allons faire sa fête au fichier », a annoncé François Sauterey, le représentant du collectif. « Le gouvernement cherche clairement à nous manipuler et à nous diviser en proposant ses réunions de concertation. Nous avons eu raison de les boycotter! » renchérit Marjolaine Dégrémont, présidente d'Act Up, association membre du collectif.


Quant au Parti socialiste, il reclame un « débat législatif » sur ce fichier dont il demande lui aussi l'abrogation, option que doit examiner en décembre le Conseil d'Etat. « C'est un fichier comportementaliste, en quelque sorte, ça s'appelle là un Etat policier poussé dans son raffinement un peu trop loin », a déclaré aujourd'hui sur LCI le député PS de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg.



Protéger les mineurs

Sceptique concernant l'introduction d'un tel decrét dans un Etat membre de l'Union européenne, la Commission européenne fait, quant à elle, le parallèle avec les récentes tractations qu'elle a du mener avec le gouvernement Berlusconi pour qu'il renonce à ficher la population Rom. "Ce qui a été fait avec les Italiens doit prévaloir ailleurs", a estimé un haut fonctionnaire en faisant référence au dossier Edvige.

A l'heure où nombre de pays européens, dans une optique sécuritaire, font de la réduction de la « délinquance » une de leur priorité, le rôle stabilisateur des institutions européennes semble plus que jamais incontournable. D'autant que la mise en place d'autres fichiers destinés entre autre aux services de lutte antiterroriste commencent aussi à voir le jour. Notamment en France, avec la création du fichier Cristina, classé top secret, qui a récemment fait l'objet, à l'instar d'Edvige, d'un autre recours en annulation.

Charles Cohen

Et la capitale Européenne de la culture 2013 est...

Marseille. La ville sélectionnée à l'unanimité pour porter le titre de ville européenne de la culture 2013 aura finalement séduit tant par l'aspect politique de son rayonnement méditerranéen que par sa candidature modeste, loin de l'extravagance et de la folie des grandeurs. Elle partagera cette distinction avec la slovaque Kosice.

Capitale européenne de la culture, gagner bien plus qu'un titre
Cette nomination vise, selon les termes de ses concepteurs "au rapprochement des peuples européens et à l’affirmation du rôle central des villes dans les domaines artistiques et culturels." Parmi les quatre engagées dans la course (Lyon, Toulouse et Bordeaux) depuis près de quatre ans, elle est peut-être celle qui avait le plus besoin de ce coup de pouce dont avait bénéficié Lille en 2004, pour rebondir et avancer.

Il faut dire que la course folle au titre tant convoité a de quoi mobiliser : l'emporter c'est aussi empocher un pactole chiffré en millions d'euros et s'offrir une notorieté internationale. Bref, un beau coup de pub qui, en tablant sur les retombées de Lille 2004, laisse présager quelque 9 millions de visiteurs et les 72 millions de recettes qui vont avec. Sans compter le développement économique et les efforts dédiés à l'infrastructure ainsi propulsés.

Sur la route de la gloire, rien n'est acquis.
Et si la belle méditerranéenne a décroché le précieux sésame, tout le défi réside désormais dans sa capacité a profiter de ce tremplin. Elle devra alors s'engager à optimiser l'équipement et ainsi saisir l'opportunité de dynamiser la cité. Une belle occasion d'élargrir son champ de radiation, et appliquer avec créativité son projet jugé cependant "sage", "sérieux" et "raisonnable" par le jury.

Avec elle, deux millions d'habitants, 130 communes et six communautés d'agglomérations, qu'elle embarque dans l'aventure, sous le nom fédérateur de Marseille-Provence. Voilà une nouvelle qui n'est pas sans réjouir le collectif Marseille2013, qui regroupe des artistes locaux impliqués aux côtés de la mairie pour soutenir le projet. Sur son blog, la petite équipe explique qu'elle voit dans cette investiture une "formidable occasion de se faire connaître par le nouveau rayonnement de la ville." Le verdict tombé, elle savoure cet aboutissement : "Marseille est aujourd’hui officiellement élue Capitale Culturelle Européenne de la Culture. Cinq ans que nous croyons en ce projet et que nous n’avons cessé d’en parler autour de nous."

Du côté de l'association Marseille-Provence 2013, pour la candidature de Marseille au titre de capitale européenne de la culture, c'est presque l'euphorie. Sandra, membre actif, évoque une "joie innomable". "Tous les mots positifs décrivent notre état" reprend-elle enthousiate."C'est vrai que cette investiture va nous permettre d'avancer, de dynamiser et booster la ville. Parmi tous les projets présentés pour compléter notre dossier, certains ont déjà trouvé leur place dans le programme culturel de la région."

Notre optimiste semble très confiante dans la capacité des organisateurs à les mettre en oeuvre et à apporter la culture à tous les citoyens de Marseille et alentours. "Jusqu'aux provençaux en général, jusqu'à Arles, et même bien d'autres villes. Nous avons déjà commencé à nous battre pour en arriver là, et désormais, nous sommes tous super motivés et stimulés par la bonne nouvelle." Elle conclut, réjouie : "Depuis deux ans, la candidature a insulflé une nouvelle dynamique qui n'est pas prête de s'arrêter !"

Mais rafler le titre, aussi honorifique soit-il, ne suffit pas, une seule bataille est gagnée, encore faut-il se montrer à la hauteur de ses ambitions pour ne pas couler au flop à l'instar de Gêne 2004 ou encore Luxembourg 2007.

Une lutte sans merci
On ne peut que comprendre la déception de Lyon, Bordeaux et Toulouse qui avaient elles-aussi concentré leurs efforts et rivalisé d'immagination pour finir au coude à coude, dans une feu d'artifice de festivités, lors de leurs visites respectives par le comité. Pour s'attirer les faveurs des observateurs, chacune y est allée de son défilé. Celui de Toulouse avait même été couronné d'un concert de Cali. Mais il faut croire que même les 100 000 personnes drainées sur les bords de la Garonne pour la circonstance n'auront pas suffi à convaincre.

Les trois lauréates déçues ne complèteront pas cette année la liste de celles qui ont déjà représenté la France. Depuis la naissance du concept en 1985 initié par Melina Mercouri, ministre grecque de la Culture, Paris en 1989, Avignon en 2000 et Lille en 2004 ont déjà eu cette fierté.

Emeutes à la Noé : ils tournaient un clip de rap


Des incidents ont éclaté entre des jeunes et des policiers à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) dimanche après-midi. Accusés de jets de pierres sur les autorités, trois jeunes gens ont été déférés mardi après-midi au parquet de Versailles. A l'origine de l'émeute, le tournage d'un clip de rap.

Tirs de balles en caoutchouc contre jets de pierres

Tout a commencé vers 15 heures près de la gare, vers la cité sensible de la Noé.

Des jeunes s'attroupent, certains pilotent un quad. Le rassemblement interpelle une patrouille de police, qui s'approche pour en élucider la nature. Elle se regroupe près de l'ANPE, avant de pénétrer la cité. La tension monte très vite.

Aux jets de pierres qu'elle essuie, la patrouille riposte par des tirs de balles en cahoutchouc et de gaz lacrymogènes.

Entre temps chaque camp a eu le temps d'appeler les collègues. A 17 h 45, d'importantes forces de police se trouvent mobilisées. Une centaine de jeunes encagoulés et armés de bâtons, répartis en petits groupes mobiles, continue ses jets de projectiles.

Durant la fin de journée, après trois charges et plus de cinquante tirs de grenades lacrymogènes et de flash-balls, les policiers parviennent à déloger les voyous. Ils mettent la main sur un bidon d’essence et des pavés. Dans la foulée, trois suspects sont interpellés après avoir été reconnus par des policiers.

«Nous ne savons pas si l’intervention de la police faisait partie du scénario»

Selon les gardés à vue, « il s’agissait de tourner un clip vidéo », révèle un enquêteur. L'info reste invérifiée. « Nous ignorons si l’intervention de la police faisait partie du scénario . » Le maire Pierre Cardo (UMP), prend la chose très au sérieux. « La cité est mystérieusement agitée depuis quelques jours. » Des images circuleraient sur Internet, entre les cités.

Vers 16h dimanche, des détonations avaient éclaté, d'origine inconnue. Elles pouvaient provenir d'une arme artisanale ou d'un lance-grenades lacrymogènes Cougar, utilisé habituellement par les policiers.

« Tout le monde trouve normal de contester les décisions de l'arbitre »

Pascal Stefani est journaliste à Foot Citoyen. Il regarde d'un autre oeil le procès fait actuellement aux arbitres français et redoute les conséquences qu'il peut avoir sur le football amateur.

Les arbitres sont de plus en plus contestés dans les matchs professionnels. Plus personne ne se gêne aujourd'hui pour traiter un arbitre d'incompétent. Est-ce que cela a un impact chez les amateurs ?

Pascal Stéfani : Forcément. Il y a une banalisation des comportements. Tout le monde trouve normal de contester les décisions de l'arbitre, de dire qu'il est mauvais, voire de le molester ou de l'insulter. Cela se répercute sur le football amateur. Le problème est que les arbitres de ce niveau ne disposent pas de la même sécurité que les professionnels : il suffit que quelqu'un pète les plombs pour que l'arbitre soit agressé, ce qui arrive de plus en plus.

Vous remettez en cause les médias, notamment dans votre analyse du match Nice-Lyon du week-end dernier... Vous pensez qu'ils devraient se mesurer dans leurs attaques contre les arbitres ?

Oui. Avant de voir les images du match Nice-Lyon, j'ai été surpris par les accusations faites à l'arbitrage, que ce soit dans les journaux télévisés ou dans l'émission Canal football club. Tout le monde était unanime pour dire que Nice avait été « volé », mais sans expliquer pourquoi. Pour les médias, l'arbitre a commis trois erreurs, c'est tout. Ils n'ont pas cherché à en savoir plus. Mais quand on regarde bien le match, il n'y a pas matière à polémiquer (NDLR : voir son analyse du match).

Maurice Cohen, président de l'OGC Nice a envisagé la possibilité de faire venir des arbitres étrangers... Votre avis ?

C'est terrible. Il a dit cela à froid juste après le match. Le meilleur moyen de s'améliorer, c'est de pratiquer. Ce qui est inquiétant est qu'on n'est qu'à la cinquième journée et qu'on a entendu des critiques sur l'arbitrage partout, notamment Roussey à Saint-Etienne ou Alonso à Paris. Même le journal l'Equipe, un peu plus pondéré d'habitude, s'y est mis le week-end dernier pour le match de Nice, titrant en une que le club de Nice a été volé.

A lire aussi sur ce blog : Lyon est-il favorisé par l'arbitrage ? Les réactions après le match Nice-Lyon, une interview de Michel Vautrot, ainsi qu'une histoire de corruption d'arbitres dénoncée par Michel Vautrot.

Liverpool impose sa loi à Marseille

Marseille n'a rêvé que deux minutes. Le temps pour Steven Gerrard d'égaliser d'un tir d'extra-terrestre à l'entrée de la surface (26e). Liverpool avait alors gagné. Il ne lui restait plus qu'à dérouler son jeu et marquer un second but. C'est le même Steven Gerrard qui s'en est chargé sur pénalty (32e).

Si les Phocéens étaient inférieurs, physiquement et techniquement, ils peuvent regretter que les deux buts encaissés soient nés de leurs erreurs. M'Bami a perdu le ballon au milieu de terrain sur le premier but et Zubar a taclé irrégulièrement Babel dans la surface de réparation marseillaise sur le second.

On comprend donc les regrets de l'entraîneur Eric Gerets en fin de match de ne pas avoir accroché le nul. Le but de Cana avait pourtant promis aux Marseillais une belle soirée. Une lumineuse ouverture de Bruno Cheyroux l'avait placé seul devant Reina, le gardien adverse. Un hold-up parfait alors que les Reds s'étaient déjà montré dangereux en début de match, s'infiltrant assez facilement dans la défense marseillaise.

Niang malchanceux

Dans les dernières minutes du match, les Marseillais ont cru pouvoir revenir. Niang a tiré deux fois aux buts (89e et 93e), a failli obtenir un penalty sur une poussette de Carragher (89e) et n'était pas loin de reprendre une passe de Ziani devant le but avant que le gardien n'intervienne (92e). Steve Mandanda avait mis peu de temps les Olympiens sur la bonne voie en arrêtant un tir à bout portant d'une claquette (75e).

A la fin du match, les Marseillais n'étaient pas mécontents de leur prestation. « On a eu plus d'occasions qu'eux, on a été malheureux jusqu'au bout, a notamment déclaré le milieu Benoit Cheyrou, auteur d'un match brillant. Cela s'est joué à pas grand-chose, à des détails. Quant à Liverpool, ils n'étaient pas loin de leur meilleur niveau, voire à leur meilleur niveau. Ce que l'on a produit ce soir est encourageant. »

De son côté, Eric Gerets a insisté sur le génie du buteur anglais. « Il faut aussi se réjouir du but de Gerrard... Ils ne sont pas nombreux dans le monde, les joueurs capables de marquer un tel but... Gerrard, c'est la classe mondiale, il l'a encore prouvé ce soir», a-t-il déclaré.

Bonus-malus écologique : la facture électrique en ligne de mire

Après les voitures, les machines à laver, les ordinateurs et les téléphones portables, le gouvernement s'attaque à un nouveau poste de gaspillage, la consommation d'électricité dans les foyers. Selon une information revélée par le Parisien, la question se serait posée dès le 15 septembre lors d'une rencontre entre Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie et du Développement durable, et différents acteurs du secteur.

Face au gaspillage électrique, le gouvernement souhaiterait mettre en place un système proche du bonus-malus appliqué aux automobiles.

Les foyers dont la consommation d'électricité en heure pleine serait réduite pourraient voir leur abonnement annuel ou le prix du kWh réduit. En revanche, les foyers les plus dispendieux durant ce même créneau horaire verraient leur facture annuelle augmentée. La prime ou la pénalité accordée aux foyers pourraient aller jusqu'à 100 euros par an.

Pour Christophe Droguère, directeur des affaires publiques de Poweo, un opérateur d'électricité alternatif, la mesure irait dans « le bon sens ». « Pour les fournisseurs d'électricité, cela permettrait de donner une valeur ajoutée à leurs services ».

La mesure se frotterait toutefois à un « obstacle technologique ». Le futur dispositif « n'est pas vraiment d'actualité ». Avant tout, « les Français doivent s'equiper en compteurs électroniques ». A l'aide de ces équipements, les opérateurs seront en mesure d'envoyer des signaux d'alerte aux consommateurs en cas de consommation elevée. Sans ces compteurs, « on ne peut pas appliquer le bonus-malus écologique », martèle Christophe Droguère.

La mesure ne devrait donc pas entrer en application avant 2010, selon les sources du quotidien.

Journée noire pour les marchés financiers

La faillite de la banque d'affaires Lehman-Brothers a fait chuter de nombreuses places financières mardi. Dans le sillage des bourses européennes, en baisse dès lundi, les principaux marchés asiatiques ont plongé dès l'ouverture.

Les Echos considérent qu'il s'agit d'un des « week-ends les plus dramatiques de l'histoire de la finance américaine ». Dans un contexte économique difficile et en pleine crise du dollar, Lehman Brothers, la quatrième banque américaine, s'est déclaré en faillite, faute de repreneurs.

Avec 639 milliards d'euros d'actifs, Lehman Brothers représentait pas moins de 4,6% du produit intérieur brut américain. Ses clients sont essentiellement des banques et investisseurs, d'où le risque d'effet domino sur les places financières. Selon Agnès Bénassy-Quéré, directrice du Centre français d'étude et de recherche en économie internationale (Cepii), « en cas de liquidation, il y aura un impact sur tous les marchés. »

La situation de l'assureur AIG n'est guère plus rassurante. Le titre a chuté de 60% lundi et plus de 20% mardi, après avoir perdu 90% de sa valeur depuis janvier. AIG espère obtenir 40 milliards de dollars de prêt relais et pourrait vendre des branches d'activité pour éviter le pire. Si la société déclarait à son tour faillite, elle laisserait 74 millions de personne à travers le monde sans assurance. Même inquiétude pour Washington Mutual, la plus grosse caisse d'épargne américaine. Son action a chuté de 27% lundi.

Un conseil, attendre et ne pas vendre

Le Wall Street Journal compare ces événements à un ouragan « de catégorie cinq qui va tester les digues du système financier [américain] ». Les premiers effets ne se sont pas faits attendre. Dès lundi, les bourses européennes ont lourdement chuté. Mardi, le marché asiatique leur a emboité le pas. Moscou a même suspendu ses deux principales cotations pendant une heure, le Micex finissant à -17,45% alors que le RTS n'a pas rouvert après une baisse de 11,5%.

Afin d'éviter de plonger à leur tour, les dix plus grandes banques mondiales ont créé un fonds de secours de 70 milliards de dollars. Les gouvernements n'ont pas trouvé de remède miracle, mais tous ont décidé d'injecter plus de liquidités sur le marché interbancaire. Un outil complexe qui devrait permettre aux banques de contracter de nouveaux emprunts, stabiliser leurs taux d'intérêts et ainsi accorder plus de crédits à leurs clients.

Insuffisant aux yeux de certains spécialistes qui évoquent déjà un remake du krach de 1929. Un quart des ouvriers métallurgistes américains avaient alors été licenciés en trois ans, le chomage avait été multiplié par dix en quatre ans .

Le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, essaie de ne pas céder à la panique : « Une des différences avec 1929 est que nous disposons d'instruments qui ne permettent pas d'éviter la crise mais d'en atténuer les conséquences et d'en corriger les effets. »

Pour les ménages, ces conséquences pourraient être désastreuses. Les taux des crédits ne cessent déjà d'augmenter. Les entreprises touchées limitent voire gèlent les investissements, les salaires, et l'embauche, quand elles ne suppriment pas des emplois. Si la consommation baisse, le taux de chômage pourrait grimper.

La chute libre des cours en bourse menace également les portefeuilles des actionnaires. Pour les petits porteurs, un conseil : ne pas vendre sauf besoin immédiat de liquidités.

Laurent MAURICE