vendredi 19 septembre 2008

Une forme athlétique, mais pas de plaisir

Depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, on assiste à une « médicalisation » des pratiques sportives, selon les historiens du sport. Alors que dans les années 1960 les politiques ont cherché à développer l'esprit de compétition pour récolter des médailles.
A partir des années 1970, le message a changé : « le sport, c'est la santé ». Les individus se sont rendus responsables de leur santé. Ils ont pratiqué un sport de manière préventive, pour éviter les maladies et vivre plus longtemps. Des campagnes remises au goût du jour ces dernières années avec le slogan « pratiquer 30 minutes de marche par jour permet de rester en bonne santé ».
« Dans le dernier gouvernement, le ministère des sports a été intégré au ministère de la santé », note Jacques Defrance, sociologue du sport, un brin sceptique. « Le sport est supposé aider à lutter contre le cholestérol et contre le cancer, les travaux le montre, mais il s'agit d'un facteur parmi d'autres, les choses sont plus compliquées », ajoute-t-il. Selon lui, « courir ne permet pas spécialement à l'individu de rester en bonne santé, mais cette activité permet de lui prouver qu'il est en bonne santé, de se rassurer ».
La quête de la vie éternelle passerait presque devant le plaisir. « Quand le sport était obligatoire à l'école, on découvrait des disciplines et les sensations qui vont avec. Puis à l'adolescence vous pratiquiez ce sport en club parce que cela vous plaisait, pas parce que vous étiez obèse », se souvient l'historien du sport Pierre Arnaud.

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